Dans « Suro », le premier long métrage du réalisateur Mikel Gurrea, nous sommes plongés au cœur d’une histoire qui oscille entre paradis et enfer. Elena et Ivan, un couple de citadins, héritent d’une maison entourée d’une plantation de chênes-lièges au milieu des montagnes catalanes. Porteurs de valeurs d’équité et de partage, ils voient ce lieu comme une chance pour commencer une nouvelle vie enrichissante et pleine de projets.
Cependant, la réalité révèle bientôt son côté complexe. Le film se déploie avec subtilité, évitant tout excès dramatique. D’abord présenté sous forme de documentaire sur la récolte du liège, le récit soulève des questions éthiques auxquelles le couple est confronté. Ils doivent choisir entre travailler avec la coopérative locale ou opter pour une solution plus lucrative en engageant une équipe d’immigrés.
Au-delà du suspense psychologique, « Suro », qui se déroule pendant un été menacé par un incendie, peut être interprété comme une fable sur le capitalisme. La propriété paradisiaque qui promettait le bonheur devient source de conflits et de division, érigée comme un bastion contre l’extérieur, voire une prison. Avec son premier film, Mikel Gurrea signe une œuvre prometteuse, équilibrant habilement psychologie, suspense et réflexion sur les aspects complexes de la société moderne.
Aucun commentaire