
Les déclarations récentes d’Andrea Giambruno, journaliste et compagnon de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, ont suscité une vive polémique et ravivé le débat sur la responsabilité des femmes dans les cas de violences sexuelles en Italie. Lors d’une émission d’actualités diffusée sur une chaîne appartenant au groupe Mediaset, Giambruno a conseillé aux jeunes femmes de ne pas boire afin de ne pas se retrouver dans des situations risquées.
L’affaire a éclaté alors que l’Italie était déjà ébranlée par des affaires de violences sexuelles ayant ému la nation ces dernières semaines. Un viol en réunion à Palerme impliquant une jeune femme de 19 ans avait particulièrement choqué le pays. La victime avait témoigné avoir été contrainte de boire par ses agresseurs, ce qui avait été capté par les caméras de surveillance. L’indignation était à son comble lorsque Giambruno a pris la parole.
Ses mots ont fait l’effet d’une bombe. « Si tu évites de t’enivrer et de perdre connaissance, tu évites aussi sans doute certains problèmes et le risque, effectivement, de te jeter dans la gueule du loup », a-t-il déclaré avec une insensibilité troublante. Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir, notamment de la part des responsables de l’opposition.
Elly Schlein, secrétaire nationale du Parti démocrate, a dénoncé ces propos comme étant « infamants » envers les victimes de viol. Enrico Mentana, patron du JT d’une chaîne concurrente, a souligné l’absurdité de la logique sous-jacente : « Si tu sors avec ton portefeuille et qu’on te le vole, tu l’auras bien cherché », a-t-il ironisé.
La controverse ne s’est pas arrêtée là. Giambruno a qualifié la réaction à ses déclarations de « polémique surréaliste » et a dénoncé une « instrumentalisation » de ses propos. Il a rappelé que lui-même et ses invités avaient fermement condamné les auteurs des agressions, les qualifiant « d’animaux ». Pourtant, sa tentative de désamorcer la situation n’a fait que renforcer l’indignation.
Cette affaire met en lumière un problème profondément enraciné dans la société italienne : la tendance à blâmer les victimes de violences sexuelles. Les commentaires de Giambruno reflètent une attitude préjudiciable qui perpétue la culture du viol en insinuant que les femmes portent une part de responsabilité dans les actes qui leur sont infligés.
Alors que l’Italie cherche à promouvoir l’égalité des sexes et à lutter contre les violences faites aux femmes, il est essentiel de mettre fin à de telles attitudes. Les déclarations de Giambruno ont rappelé l’importance de sensibiliser davantage la société à la nécessité de rejeter tout discours qui culpabilise les victimes. Les femmes ne devraient jamais être tenues pour responsables des agressions qu’elles subissent, et il est temps que cette notion soit fermement ancrée dans l’esprit de tous.
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